La Haye. Covid et Brexit : immersion dans un cours d’anglais

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Article paru dans Ouest France le 21 décembre 2020
La Haye. Covid et Brexit : immersion dans un cours d’anglais
Double peine apparente pour l’enseignement de l’anglais qui doit s’adapter. Virus mondial et Europe contrariée, une professeure d’anglais relève le défi au collège Etenclin.

Reportage
Depuis le premier confinement et pour la deuxième année scolaire consécutive, il n’est plus possible d’envisager des échanges physiques avec les établissements anglais.
Les ferries qui retraversent, depuis quelques jours la Manche, ne suffiront sans doute pas pour renouer les liens à l’identique avec la jeunesse anglaise. Le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne « risquent de complexifier les démarches administratives pour le montage des projets et d’augmenter le coût du séjour pour les familles », confie Elisa Bisson, enseignante d’anglais, très attachée à l’apprentissage des différences culturelles et à leur respect.
Besoin d’innovation renforcé par les circonstances
À défaut de pouvoir organiser un bain culturel et linguistique par immersion directe outre-Manche, la professeure innove pour motiver les élèves, finaliser les apprentissages et construire une citoyenneté universelle au-delà des seules frontières européennes.
Les visioconférences établies avec des établissements anglophones d’Irlande et d’Angleterre mais aussi d’Australie et des USA permettent de « ne pas circonscrire l’anglais à son seul socle européen. Voyager dans les cultures grâce aux webcams permet d’apprendre de manière plus authentique », déclare la professeure. C’est le monde entier qui entre quotidiennement au sein du collège et réciproquement, les plages de la Haye pourront bientôt être décrites aux jeunes Australiens.
L’apprentissage de l’anglais sans aller en Angleterre, c’est donc possible. Jeanne et Nathan, élèves de 4e, l’expérimentent en interviewant de leur salle de classe les élèves de Clonakilty dans le comté de York en Irlande et demandent « si les Irlandais fêtent Noël et ce qu’ils font ce jour-là ».
« Les élèves n’ont pas le même visage »
Elisa Bisson exprime ainsi son regret de ne pouvoir accompagner davantage ses élèves masqués pour une prononciation correcte, les visages lui manquent pour un guidage phonologique, mais l’essentiel est sans doute ailleurs. Car les stéréotypes culturels, contre lesquels elle bataille quotidiennement, masquent, en effet, plus les pays, que les masques eux-mêmes ne le font pour ses élèves.
Débusquer les premiers sans démasquer les seconds, « The teacher is ready to take up the challenge », autrement dit, « la professeure est prête à relever le défi ».